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Comme le vent

 

            Certaines personnes atteintes du COVID ont perdu le goût. C’est un des symptômes possibles du COVID, parmi d’autres.  Ce n’est pas la manifestation la plus grave, mais ceux qui sont touchés disent combien c’est gênant pour eux. Peut-être en connaissez- vous ; peut-être est-ce votre cas. Je dis cela à cause de l’Esprit Saint dont nous fêtions la venue le jour de la Pentecôte. En effet, l’Esprit Saint est celui qui nous donne du goût pour les choses de Dieu :  il nous donne du goût pour la prière, du goût pour la Parole de Dieu, pour la lecture des évangiles et de la Bible, du goût aussi pour nos frères : il nous donne de nous intéresser vraiment à eux. Viens, Esprit Saint, donne nous le goût de Dieu.

            À la différence des noms de « Père » et de « Fils », le nom donné à la personne de l’Esprit Saint n’est pas un nom habituellement donné à une personne. C’est pourquoi, pour parler de lui, on a souvent aussi recours à des comparaisons, à des images : le feu, le vent, l’eau, la lumière, l’huile… Je m’arrêterai à l’image du vent. Le jour de la Pentecôte, c’est le vent qui ébranle la maison où se trouvent les apôtres, ce vent dont Jésus a dit : « Le vent souffle où il veut, tu ne sais pas d’où il vient, tu ne sais pas où il va ». Comme le grand vent de la Pentecôte, l’Esprit Saint peut bousculer une vie, provoquer une conversion ; comme le vent qui permet aux voiliers d’avancer, l’Esprit Saint nous donne d’avancer dans notre vie de croyants.

           

            Le vent, on ne le voit pas ; ce qu’on voit, ce sont les effets qu’il produit. Quand un arbre est agité par le vent, je ne vois pas le vent, mais je vois l’effet qu’il produit : les feuilles bougent… je vois les feuilles qui bougent et je sais que le vent que je ne vois pas est bien là.

            Dans l’Église et dans notre monde, l’Esprit Saint que je ne vois pas est bien là. Par exemple, des hommes et des femmes se réunissent le dimanche matin dans une église ; on les voit se diriger vers l’église et s’y retrouver. Ils ne vont pas à un spectacle. Leur rassemblement est l’œuvre de l’Esprit Saint ! Celui qu’on ne voit pas, l’Esprit Saint, les met en route et les rassemble. Ou encore, des hommes et des femmes vivent ensemble dans un monastère où ils prient et travaillent : c’est L’Esprit Saint qui les rassemble. Des personnes accueillent les pauvres, aident ceux qui sont dans le besoin : c’est l’Esprit Saint qui pousse des croyants à ces gestes de fraternité. Ou bien, des personnes âgées se rencontrent régulièrement pour vivre des temps de convivialité et de spiritualité dans le cadre du mouvement Vie Montante, c’est l’Esprit Saint qui les amène à ces rencontres. Habituons nous à voir dans ces manifestations ordinaires de la vie de l’Église l’œuvre extraordinaire de l’Esprit Saint !

            À cinq reprises dans l’Évangile de Saint Jean, Jésus a promis de nous envoyer l’Esprit Saint ; et dans le livre des Actes des Apôtres, Saint Luc décrit à plusieurs occasions la venue de l’Esprit Saint. Nous vérifions que ces paroles annoncent une réalité. Cette réalité, nous la constatons chaque jour. Il peut y avoir des manifestations exceptionnelles de l’Esprit Saint : il est libre, il « souffle où il veut ». Mais surtout, soyons attentifs à ses manifestations quotidiennes, qui ne semblent banales que pour des yeux habitués et des regards superficiels. Quand nous voyons bouger les feuilles des arbres, nous savons bien que le vent est là. Quand nous voyons les baptisés vivre et agir, apprenons à reconnaître la présence de l’Esprit Saint.

 

Père François Maupu