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Un moment tendre et délicieux quand on accompagne un enfant vers sa nuit

Une belle page lue récemment dans une des Minutes parues quotidiennement sur le site internet du MCR français

 

Bonjour, c’est Catherine de l'Ariège*, nous sommes le jeudi 22 juillet. 

Luna était déjà dans son lit et prête à s'endormir. Moi, sa grand-mère, je ne voulais pas rater ce moment tendre et délicieux quand on accompagne un enfant vers sa nuit. Je lui demandais de faire une prière au Bon Dieu. Elle n'en savait aucune par cœur.

« Qu'est-ce qu'il faut dire ? me demanda-t-elle » Eh bien, dis-je, manquant moi-même d'imagination :

« Raconte-lui ta journée et puis demande-lui de soigner ceux qui sont malades, qui ont faim, etc.… »

 J’énumérais quelques-uns des malheurs du monde. Sérieuse, elle m'écoutait, mais un peu attristée. Puis, soudain, l'œil lumineux, elle se redressa et me dit comme la conséquence logique de mon catalogue de souffrances : « Mais alors, il faut prier pour Dieu ! ». Moi, décontenancée, je ne sus quoi répondre « Oui, c'est une bonne prière, dis-je ». Je l'embrassai, éteignis la lumière et fermai doucement la porte.

Je songeais : ce n'était pas les souffrances des autres qui la touchaient avant tout, ni la puissance d'un Dieu auquel on pouvait demander de tout arranger ; mais elle pressentait que pour Dieu, qu'on lui avait dit être infiniment bon, ce devait être terrible de voir le malheur incessant des hommes... Ainsi rejoignait-elle intuitivement ce que, au moment de partir vers les camps de la mort, Etty Hillesum écrivait, convertissant totalement nos perspectives habituelles, qu'elle allait devoir aider Dieu.

Alors je percevais mieux pourquoi Jésus disait à ses disciples « Laissez venir à moi les petits enfants. »

Je vous souhaite une bonne journée...

* une région française proche des montagnes des Pyrénées(Ndlr)