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Paix et joie

 

Nous nous préparons à fêter Noël. Nous allons pouvoir nous retrouver autour de la crèche : dans le nouveau-né couché dans une mangeoire, nous reconnaîtrons Dieu qui se fait homme. Dans un fragile petit enfant, le créateur du monde. Dans un bébé qui ne parle pas, Celui qui dit « Je t’aime » à toute créature, et en particulier aux êtres humains. Comment l’accueillerons-nous ?

Nous ne sommes pas les premiers à l’accueillir. C’est pourquoi, pour me préparer à Noël, j’aime évoquer tous ceux qui se trouvaient là et me rappeler comment ils ont accueilli Jésus. Saint Luc et Saint Matthieu les citent dans les évangiles : Marie, qui a dit oui, disponible dans la confiance pour l’aventure inédite que Dieu lui propose ; Joseph, époux attentionné et témoin émerveillé : avec un cœur de Père, il veille sur le nouveau-né. Les anges qui annoncent la naissance du Sauveur et chantent la gloire de Dieu qui aime les hommes. Les bergers : eux qui partagent la vie de leurs bêtes sont des personnes modestes, un peu marginales dans la population d’Israël; leur présence auprès du troupeau les empêche de participer au culte de la synagogue ou du Temple ; pourtant ils seront les premiers à témoigner et à partager « ce qui leur a été annoncé ». N’oublions pas l’hôtelier : on lui fait parfois une mauvaise réputation, pourtant n’est-ce pas lui qui a considéré que la salle commune n’était pas un lieu convenable pour abriter une femme sur le point d’accoucher et qui a orienté le couple vers un lieu plus tranquille ?

Dans nos crèches, il y a souvent aussi un âne et un bœuf : ils nous viennent du prophète Isaïe pour qui « le bœuf connaît son propriétaire et l’âne la mangeoire chez son maître » (Isaïe 1,3). Ces animaux, modèles de sagesse, nous invitent à contempler le mystère d’un Dieu déroutant qui se présente à nous faible et sans défense : tel est le Dieu qui nous a faits, homme et femme, à son image !

Saint Matthieu ajoute la présence des mages, des savants, des païens, qui offriront à l’enfant Jésus les trésors de leur culture et de leur pays. Derrière eux, nous devinons l’ombre d’Hérode et de tous les agresseurs dont les enfants seront les victimes : cette face sombre de notre actualité, nous ne l’oublierons pas.

Pourquoi évoquer ces personnages que nous connaissons bien ? Parce que, devant la crèche et avec eux, nous trouvons trois mots et les trois attitudes désignées par ces trois mots : la louange, la paix, la joie. Avec l’ange qui annonce une grande joie, une troupe céleste innombrable loue Dieu en disant : « Paix sur terre ». Les mages, eux aussi, connaissent une grande joie quand ils voient l’étoile s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.

« La joie et la paix grandissent avec la louange et l’action de grâce » a dit un jour le Pape François (homélie de l’Épiphanie 2018). La joie : peut-être a-t-elle du mal à naître dans notre cœur et à se lire sur notre visage. Pourtant quel beau cadeau nous pouvons faire à notre entourage si nous acceptons ce don de la joie que Jésus nous fait et si nous le reflétons ! La paix : notre monde dit qu’il la désire mais il est loin de la faire régner. Accueillons la paix que Jésus nous apporte et, sans attendre, soyons artisans de paix là où nous vivons, dans ce petit morceau du monde qui est confié à notre responsabilité. Noël apportera par vous un peu de joie et de paix, dans un monde qui manque de l’une et de l’autre.

Louez le Seigneur, rendez-lui grâce pour la naissance de Jésus et pour le visage de Dieu que Jésus commence à nous révéler à la crèche et qu’il révélera jusqu’à la croix. Avec Marie et Joseph, avec les bergers et les mages, vivons une vraie fête de la Nativité. Que la contemplation de l’enfant-Dieu dans une mangeoire nourrisse en vous la joie, la paix et le goût de la louange.

 

Père + François Maupu, conseiller spirituel de VMI