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La petite histoire du MCR Suisse romande

Arrivée en Suisse

 

Après sa fondation à Paris en 1962, la Vie Montante s’est rapidement répandue dans les diocèses de France. Par la suite, elle est arrivée en Suisse dans le courant des années 1964/1965 grâce au soutien des responsables de Vie Montante France, comme Mr André d’Humière fondateur et Mgr Courbe évêque auxiliaire de Paris. Rapidement des personnalités locales ont pris le relais, comme Mgr Barras et le chanoine Albert Catto, afin d’en assurer le développement.

Les premiers groupes se sont implantés dans les grandes villes de Suisse romande comme Genève et Lausanne, puis dans les cantons du Valais, de Fribourg et du Jura. Le canton de Neuchâtel suivra un peu plus tard.

À ses débuts, les réunions étaient exclusivement animées par des prêtres, peu de laïcs étant prêts à assumer ces responsabilités. En 1970, les évêques de Suisse romande conscients du développement de la VM, assignèrent au Chanoine Albert Catto la fonction d’aumônier romand. Ce dernier, assisté par des aumôniers cantonaux, non seulement maintint les acquis, mais également recruta des laïcs, les forma et leur donna des responsabilités, tout en continuant à créer des groupes. Finalement, il constitua une équipe romande responsable du mouvement, en s’appuyant sur les équipes locales et cantonales. Ses efforts furent couronnés de succès et il créa en 1976, un comité et un secrétariat romand chargé de la direction et du développement du mouvement ainsi que de la liaison avec le comité directeur de Vie Montante France.

Ces premières structures étaient souples et devaient faciliter les relations entre les cantons et ainsi permettre de créer une unité dans la vision des objectifs en s’appuyant sur les trois piliers définis par les fondateurs : Fraternité, Spiritualité, Engagement.

Le problème de l’animation des réunions éveilla rapidement l’attention des responsables. Il s’agissait de recruter et de former des animateurs pour les groupes locaux et régionaux. Dès 1977 des cours de formation furent organisés et depuis 1978 tous les groupes des associations cantonales cheminent avec un thème de réflexion commun. Au départ, ce thème était emprunté à la VM d’une région de France. À cette époque, un petit bulletin Romand était également édité, qui venait s’encarter dans le journal français « Vie Montante ».

Passage à l’indépendance.

 

L’année 1990 marqua l’entrée de VM Suisse romande dans ses 25 ans d’existence. À cette occasion, une grande fête fut organisée. Plus de 3000 personnes, dont une centaine de prêtres et 5 évêques, se réunirent à la patinoire de Malley à Lausanne.

Dans cette dynamique, le mouvement créa son propre journal - qui paraît toujours cinq fois l’an. Puis, dès l’année suivante, le thème annuel ne vint plus de France, mais fut élaboré en collaboration avec la VM Belge. Cette collaboration continue à ce jour, et c’est chaque année que le groupe de rédaction belgo-suisse se réunit, durant une semaine, afin de mettre au point son contenu. Six chapitres avec textes bibliques et exemples pris dans la vie courante sont développés. L’objectif recherché étant de donner un cadre de réflexion et un cheminement aux réunions des différents groupes régionaux.

C’est en 1994 que la VM Romande adopta l’appellation Mouvement Chrétien des Retraités tout en gardant VM : MCR-VM.

Après ces différentes évolutions, notre mouvement est arrivé à une certaine stabilité dans son organisation. Encore aujourd’hui, nous pouvons constater que le mouvement n’a toujours pas franchi les barrières linguistiques de notre pays, qui est constitué de quatre communautés de langues différentes. Le MCR-VM n’existe qu’en Suisse Romande.

Parmi les spécificités du mouvement de Suisse romande, nous pouvons signaler une approche particulière de l’œcuménisme ; en effet dans les régions où la Réforme s’était imposée par le passé, la minorité catholique a cependant fondé des groupes MCR-VM et ceux-ci se sont enrichis d’un nombre significatif de réformés qui se sont avérés des membres fidèles et engagés.

De ce fait, dans les années 1990, suite à l’intérêt du Pasteur Ecklin, il a été décidé, d’un commun accord entre les églises, de déléguer un pasteur au côté du prêtre pour l’accompagnement spirituel des groupes concernés. Le comité romand a accueilli cette situation avec beaucoup d’intérêt et a décidé d’associer les pasteurs à ses délibérations, mais leur a proposé également à se joindre au groupe belgo-suisse pour la rédaction du thème annuel. Nos amis belges ayant accepté cette décision, nous avons réussi à faire fructifier ce qui nous rapproche dans le respect de nos différences.

Ainsi la vie de notre mouvement s’est poursuivie en marquant les grands passages comme les 40 et les 50 ans qui se sont fêtés dans les différents cantons suisses. À la veille du 55ème anniversaire, le comité romand, dans le souci de renforcer la cohésion entre les cantons et de donner plus de visibilité au mouvement, avait préparé un grand rassemblement à Fribourg pour juin 2020. Mais ce beau projet, qui avait soulevé l’enthousiasme de nos membres, a dû être abandonné en raison de la pandémie. Les périodes de confinement qui ont suivi ont mis à mal les activités des groupes, même si les contacts entre les membres ont été maintenus, grâce notamment aux moyens de communication modernes. La reprise des réunions, très attendue, s’est faite dans l’enthousiasme. Cependant, nous devons constater que beaucoup de membres ont été fragilisés par la maladie, nous ont quittés ou ont rejoint des maisons de retraite.

Le problème du recrutement des jeunes retraités est devenu toujours plus difficile. Il nous faut certainement leur proposer des activités différentes, car ils ne sont plus prêts à rejoindre les aînés du grand âge pour des réunions, ne se sentant pas assez vieux…

Afin de tenter de répondre à ces attentes, depuis une dizaine d’années quelques paroisses proposent une formule plus dynamique : elles donnent la possibilité aux membres intéressés, d’échanger sur le thème de l’année, tout en marchant, avec un volet découverte du patrimoine religieux ou profane. Cette animation rencontre un certain intérêt, mais elle exige d’avoir une équipe supplémentaire de responsables pour reconnaître le parcours, préparer le commentaire historique et l’animation des échanges.

Comment pouvons-nous donner aux retraités qui nous entourent, l’envie de rejoindre le MCR-VM, de partager ce que nous avons reçu, ce que nous vivons ? Comment faire passer le message que le temps de la retraite est aussi un temps d’approfondissement de notre foi, que nous avons notre place dans la société et dans l’église ? Nous avons tous une longue expérience de vie que nous pouvons transmettre. C’est le défi que nous avons à relever aujourd’hui et dans les années à venir, afin que notre mouvement puisse continuer de remplir sa mission.

www.mcr-viemontante.ch