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De Noël à Pâques !

Deux images pour rappeler que Noël est célébré dans le monde entier : sous le soleil, en Afrique et dans l’hémisphère sud, dans les frimas de l’Europe et de l’hémisphère nord. En décembre l’eau qui, goutte à goutte, tombe encore du rocher donne naissance à des glaçons : éphémère décoration dans une grotte cachée en haute montagne sur la via Francigena qui traverse les Alpes. Rares en cette saison, les pèlerins se recueillent devant Marie - dont les mains sont posées sur l’épaule de son fils adolescent - avant de poursuivre leur chemin vers Rome.

      

Une deuxième image, fine et fragile représentation de la crèche de Bethléem, évoque l’humble nuit au cours de laquelle Joseph et Marie découvrirent, avant les bergers, le visage de leur enfant. Il ne devait pas faire chaud dans la grotte où ils avaient trouvé refuge, sous le couvert d’une nuit étoilée. Leurs bras s’élèvent, manière pour les parents d’accueillir le chant des anges : « Gloire à Dieu et paix sur la terre ». Déjà révélation, « Épiphanie », du Fils de Dieu.

Cela, il faut le croire ! » affirmaient des « princesses » d’une chefferie au Cameroun le jour de la fête de l’Épiphanie. J’y étais. Durant la messe à un moment donné, elles vinrent chercher les prêtres pour les conduire, par la main, vers la crèche de Noël, en leur disant : « Vous devez le croire, c’est le fils de Dieu qui est dans la crèche. » En ces jours de la Nativité on adore l’enfant de la crèche et déjà la liturgie, avec ses audaces, nous pousse à croire en ce Jésus qui, un peu plus tard, dira à ceux qui voudront bien l’entendre : « notre Dieu est consolateur ». Il révèlera un Père miséricordieux, qui ressent jusque dans ses entrailles les douleurs que charrie la vie En Jésus de Nazareth on reconnaitra ce que prophète avait annoncé: « En lui nous espérions et il nous a sauvés. »

Saint Paul a précisé aux premiers chrétiens que la suite de Noël, c’est Pâques. Il nous parle de la résurrection : « Il faut le croire : Jésus est ressuscité. » Qu’est-ce que ça change? Il répond : «Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort. Jésus nous le croyons est mort et ressuscité, de même ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui…réconfortez-vous avec ce que je viens de vous dire. ». La Vie montante, le Mouvement chrétien des retraités proposent-ils autre chose, si ce n’est d’inviter leurs membres à des rencontres de réconfort dans la Foi et l’Espérance ?

Par exemple, en sortie à Fribourg, il y a quelques mois, un groupe de notre Mouvement a poussé la porte de la cathédrale pour y faire une surprenante découverte. Une chapelle qui abrite, dans leur tout nouvel écrin, trois bras-reliquaires qui font mémoire de saint Nicolas patron de la ville avec sa « main qui bénit », de Pierre Canisius, célèbre Jésuite, dont « la main écrit », et de Nicolas de Flüe, patron de la Suisse avec « sa main qui prie ». Une main qui réconcilie. Un jour des Suisses étaient venus le consulter. Suite à l’échec de leurs pourparlers de la dernière heure, ils allaient en guerre. Après avoir prié, Nicolas leur montra le chemin de la paix.

On enseigne aux enfants ce moment décisif de notre histoire.  En témoigne ce dessin d’une catéchiste qui présente ainsi notre saint national : « Ses mains surent unir des ennemis divisés par la haine.» Regardons cette image. Comme sut le faire Nicolas de Flüe, n’y aurait-il pas, aujourd’hui, dans notre monde des mains apaisées, qui, sous l’inspiration de l’Esprit saint, pourraient devenir conciliantes, apaisantes ?

Abbé Michel Demierre, conseiller spirituel.