L’Association Saint Augustin en Tanzanie,
la pandémie du Covid-19 et les personnes âgées
En Tanzanie, selon la politique nationale, une personne âgée est un homme ou une femme de 60 ans et plus. Selon le dernier recensement national de l’année 2012, environ 2 507 568 personnes (5,6% de l’ensemble de la population nationale de 45 millions) appartenaient à la catégorie des 60 ans et plus avec 1 307 358 de femmes et 1 200 210 d’hommes. On estime que d’ici 2050, il y aura 8,3 millions d’anciens (environ 10% de la population nationale). Cela demande des efforts conjoints de la part de la Nation et de l’Église en général pour prévoir des politiques à l’intention d’un groupe de population d’anciens en nombre grandissant.
La flambée de la pandémie de COVID-19 et les restrictions en Tanzanie
Alors que la pandémie de COVID-19 submergeait le monde, la Tanzanie a connu sa première victime en mars 2020 dans la ville d’Arusha ; la nouvelle s’est répandue à travers le pays et dans les grandes zones urbaines où la migration vers le monde extérieur est élevée, la nouvelle a été largement accueillie avec peur et panique. Au début, « Corona » a été considérée comme une maladie pour les personnes aisées qui voyageaient et ramenaient la maladie en ville. Cependant, à mesure que le nombre d’infections locales a augmenté, les centres urbains ont été durement touchés par la réalité de la pandémie.
La nécessité de s’approvisionner en nourriture pour la majorité des citadins a largement influencé les choix de protection et de prévention au niveau des ménages, de la communauté et du gouvernement. Même contre la menace d'infections et d'éventuels décès, la question du confinement (même partiel) était hors de question mais des mesures très strictes ont été prises par le gouvernement : sensibilisation du public au lavage des mains, à la distanciation sociale et au port de masques.
Même si le COVID-19 entraîne des changements sociaux importants, avec un impact direct sur la vie, les relations et le bien-être des personnes âgées, il n’a pas changé la façon dont ces dernières perçoivent de passer le reste de leur vie à leur domicile ou dans une maison de retraite. Certains ont développé une peur de la mort avec un manque de foi dans leur capacité à surmonter la crise. Cependant, le message principal a été que les personnes âgées restent persuadées que « cela aussi passera » et qu’elles retrouveront leur liberté perdue pendant cette période.
Ce que l'on observe en Tanzanie, c'est que, bien qu'il n'y ait pas de données relatives au nombre d'anciens qui ont été touchés par la pandémie, sont tombés malades ou sont décédés, on sait que de nombreuses congrégations et paroisses sont venues en aide aux personnes âgées malades à domicile ou dans des résidences ; la fréquence accrue des cérémonies funéraires est un autre indice. Des rapports d'églises non publiés montrent que la majorité de ceux qui ont été touchés par la pandémie et parfois décédés sont pour la plupart âgés de 50 ans et plus. Peu de responsables de l'Association sont tombés malades même s’il y a eu quelques décès. Il a également été noté que les jeunes contractent peu le virus, c'est pourquoi on a demandé aux enfants de ne pas rendre visite à leurs parents pour éviter de leur transmettre la maladie. Les petits-enfants sont également tenus à l'écart des personnes âgées.
Dans l'ensemble, il est constaté que la pandémie de COVID-19 a réduit les interactions sociales en réduisant les réunions en présence. Bien qu'il n'y ait aucune restriction pour assister aux services religieux en Tanzanie, certaines personnes âgées craignent de participer à de tels rassemblements. De plus, le nombre de réunions de l'Association à différents niveaux a été réduit d'une manière ou d'une autre afin de limiter l'infection.
On peut conclure ici que, même si les personnes âgées ne doivent pas être séparées de la communauté et privées des dispositions sanitaires, économiques et sociales, la pandémie de COVID-19 a perturbé leurs activités et celles de l'Association à tous les niveaux, nécessitant prières et bénédictions de Dieu Tout-Puissant en l’implorant de mettre fin à la pandémie.
Père Gregory Mashtaki,
conseiller spirituel Afrique anglophone