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Comment répondre aux attentes des personnes âgées marginalisées

 

Le MCR-VM de Suisse était représenté au Congrès « la richesse des années » à Rome, par Willy Salin, le président de MCR-VM Suisse, François Merçay, le responsable du Jura francophone et Irène, l’épouse de ce dernier : ils ont apporté le témoignage d’une vingtaine d’équipes de leur mouvement en Suisse.

 

Il a été fait le constat que les personnes très âgées ont besoin d’être entourées, visitées.

Nombre d’entre elles sont merveilleusement accompagnées par leurs familles, alors que d’autres, pour diverses raisons, souffrent de solitude, en raison du décès du conjoint, de l’éloignement des enfants, d’un voisinage distant.

D’autres problèmes viennent encore alourdir certaines situations comme la pauvreté qui existe mais qui est bien cachée, ou simplement la peur de déranger, de demander de l’aide, ou une simple visite pour sortir de la solitude.

La pression de la société moderne dévalorise la vieillesse en la considérant comme une charge non productive alors qu’elle survalorise la jeunesse, l’autonomie, la réussite en niant les questions essentielles que se pose tout être humain qui prend de l’âge.

- Comment être encore utile dans cette société ?

- Comment gérer mon passé parfois douloureux ?

- Quel sens à donner à cette dernière étape de ma vie ?

Toutes ces questions exercent sur les aînés une pression qui engendre souffrance et repli sur soi, et accentue l’isolement.

Comment remédier à ces situations ?

Le temps où le prêtre de la paroisse pouvait visiter toutes les personnes âgées est révolu ! Cette mission est celle de tous les chrétiens, et particulièrement celle du MCR-VM qui a pour but de rassembler les retraités en créant des liens d’amitié, de fraternité, de les aider à approfondir leur foi dans la réflexion sur les thèmes annuels, et à traduire en actes concrets leurs engagements de chrétien.

Les membres du MCR-VM tentent d’y répondre :

Dans toute action d’aide, l’observation, la discrétion, et l’écoute sont des attitudes primordiales. Notre souci est de repérer, dans notre voisinage les personnes seules, les personnes non intégrées, et d’engager le dialogue avec elles ou avec leurs proches, de faire intervenir celles ou ceux qui nous paraissent plus proches que nous.

Quant aux aînés que nous côtoyons et qui perdent de l’autonomie, il s’agit de les préparer à demander de l’aide, à accepter de l’aide.

En général, nos grands aînés attendent d’être entourés, de recevoir la visite de leurs enfants,

petits-enfants, de leurs voisins et amis ou de toute autre personne prête à les écouter, à entendre leur vie, celle qui n’a jamais été dite, celle enfouie tout au fond d’eux-mêmes et qui resurgit maintenant dans cette longue attente.

L’écoute de l’Eglise avec un message de miséricorde qui apaise et qui rassure sur l’amour inconditionnel de Dieu est importante.

Soyons toutes et tous en attente pour laisser germer dans nos relations de belles aventures.

La moisson étant grande, les responsables locaux du MCR-VM vieillissent aussi et souhaiteraient que la relève se profile, que les nouveaux retraités prennent le relais ; il faudrait trouver des solutions pour leur faire prendre conscience des enjeux d’une société en marche qui ne doit en aucun cas abandonner ses aînés.

Quel est leur rôle dans l’Eglise ?

Quand nous parlons de personnes âgées, nous avons tendance à penser à toutes les personnes retraitées confondues.

Mais les conditions de vie, l’évolution de l’hygiène, de la médecine font que les personnes restent en meilleure santé au 3e âge, et ne sont pas considérées comme âgées avant 75 à 80 ans, c’est à dire lorsqu’elles atteignent le 4ème âge. Les nouveaux retraités peuvent très bien encore tenir des rôles importants dans notre Eglise où les prêtres sont de moins en moins nombreux : animation de groupes de lecture de la Bible, de groupes d’aînés, de groupes de catéchisme, de chorales, lecture de la parole à l’église, ministres de la communion, visite de personnes seules, animateurs engagés dans les funérailles.

Toutes ces personnes libérées de leurs activités professionnelles peuvent s’impliquer activement dans la vie de l’Eglise, grâce à leur disponibilité.

En avançant en âge, certes de manière inégale quant au tribut à verser aux handicaps ou aux maladies qui peuvent les toucher, et les limiter dans leurs engagements, les personnes concernées entreront dans le 4ème âge.

Elles abandonneront progressivement les activités d’animations pour se tourner vers l’écoute, le recueillement, la prière, mais ne cesseront pas d’avoir besoin d’être entourées et visitées.

Elles seront plus à même de porter leurs proches, leur paroisse, l’Eglise tout entière dans leur prière. En soi elles auront passé progressivement d’une attitude active à une attitude plus contemplative, mais tellement nécessaire aussi, pour nous tous et pour notre Eglise.

Toutes ont leur place dans l’Eglise et témoignent de leur foi en s’engageant selon leurs possibilités : les unes dans l’action, les célébrations, la préparation aux sacrements, les fêtes de la communauté paroissiale ; les autres dans l’écoute, le partage de leurs expériences, la médiation entre les générations, et le témoignage de leur confiance en Dieu.

 

François Merçay