Le Pape rencontre des responsables de l’Action Catholique en France
Ce jeudi 13 janvier, François a reçu en audience des représentants des équipes françaises de l’Action Catholique, en pèlerinage à Rome pour quelques jours. Sa réflexion s’est articulée autour de trois verbes, "voir, juger, agir" : la méthode de relecture de l’Évangile du mouvement peut aujourd’hui aider les chrétiens à grandir dans leur engagement pour l’Église et le monde.
“Apôtres aujourd’hui”, tel est le thème du pèlerinage de ces responsables de l’Action Catholique en France, venus à Rome avec Mgr François Fonlupt, archevêque d’Avignon et président du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles au sein de la Conférence des évêques de France.
Être apôtre en reconnaissant Dieu dans sa vie
Pour approfondir le sens de ce thème, le Pape s’est appuyé sur les trois piliers de la relecture de vie à la lumière de l’Évangile pratiquée au sein de l’Action Catholique : «voir, juger, agir»,
tirés du passage évangélique des disciples d’Emmaüs.
«Voir» signifie un moment d’«anamnèse», «c’est-à-dire le fait de comprendre avec recul le sens de ce que l’on est et de ce qui a été vécu, et de percevoir comment Dieu était présent à chaque instant». Il s’agit de commencer toute réflexion par un état des lieux, et en se souvenant de ses racines «familiales, culturelles, chrétiennes».
L’importance de la Parole de Dieu
«Juger» implique un discernement. «C’est le moment où l’on se laisse interroger, remettre en cause. La clef de cette étape, c’est le recours à la Sainte Ecriture, a indiqué le Pape. Il s’agit d’accepter que sa vie soit passée au crible de la Parole de Dieu». En pratiquant cela, l’Action Catholique a su développer au cours de son histoire «de vraies pratiques synodales», a remarqué le Souverain Pontife. François a donc encouragé les mouvements à apporter leur expérience au processus synodal en cours dans l’Église universel. La synodalité, a-t-il rappelé, est un «style à adopter dans lequel le premier protagoniste est l’Esprit Saint qui s’exprime en tout premier dans la Parole de Dieu, lue, méditée et partagée ensemble». Elle n’est pas «un programme à mettre en place».
Les membres de l’Action Catholique ont été encouragés à continuer de donner une place importante à la Parole de Dieu, ainsi qu’à «la prière, à l’intériorité, à l’Adoration».
Savoir répondre aux interrogations des jeunes
Enfin, «agir» doit rappeler que l’action «devrait toujours être à l’initiative de Dieu». Mais cela demande de «favoriser l’action de Dieu dans les cœurs, en s’adaptant à la réalité qui évolue sans cesse».
Et l’évêque de Rome d’évoquer l’évolution du profil des membres de mouvements tels que ceux de l’Action Catholique. Ils sont aujourd’hui «davantage sceptiques face aux institutions, ils recherchent des relations moins engageantes et plus éphémères. Ils sont plus sensibles à l’affectivité, et donc plus vulnérables, plus fragiles que leurs aînés, moins enracinés dans la foi, mais tout autant en recherche de sens, de vérité, et pas moins généreux», a relevé le Pape, mentionnant en particulier les jeunes. Il y a donc un vrai défi pour les mouvements chrétiens à «les faire grandir dans l’amour du Christ et du prochain», et à «les porter à davantage d’engagement concret pour qu’ils soient les protagonistes de leur vie et de la vie de l’Église, afin que le monde puisse changer».
Le Saint-Père a conclu son discours en remerciant les membres de l’Action Catholique en France pour leur «service généreux», dont l’Église «a plus que jamais besoin».
L'Action catholique désigne un apostolat des laïcs organisé sous deux formes principales: l’Action catholique générale et l’Action catholique spécialisée par milieux sociaux. Ces mouvements ont été créés au sein de l'Église catholique au 20e siècle, dans le cadre du catholicisme social, et à destination de catégories précises de la société: la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), le Mouvement chrétien des retraités, le Mouvement chrétien des cadres et des dirigeants en sont quelques exemples.
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican